Résumé/Présentation |
C'est l'une des nouvelles les plus intéressantes du recueil. D'abord parce qu'elle est bien écrite, le seul mot de savetier suggérant que des modèles narratifs et stylistiques classiques très efficaces ont été sollicités : la première moitié se ressent du conte. La seconde partie ressortit davantage à la nouvelle moderne. En somme : un cordonnier modeste mais besogneux et réaliste s'est établi à Centreville et, avec ses aidants congolais, mais aussi et surtout ton son métier et son sérieux d'artisan, il accumule les bénéfices. Sa jeune épouse s'ennuie un peu, elle a des rêves de grandeur (que le savetier n'encourage pas : ouvrir une boutique de luxe serait trop risqué) et finalement le quitte brusquement pour partir avec un jeune ingénieur fin de terme. L'intéressé ne fait ni une ni deux ; il liquide ses affaires en les cédant à bas prix à son concurrent grec qui - évidemment - n'a pas son sérieux ni son courage, et prend le train pour retrouver sa femme. On n'en entend plus parler. Suit un jugement du tribunal, parce que le Grec, qui n'a pu payer un fournisseur, a ordonné la mise en liquidation, ce qui suppose que tout propriétaire de chaussures déposé au magasin est convoqué au tribunal pour venir les y rechercher. Scènes drôlatiques où, encore une fois, les épouses européennes de la villes sont dépeintes avec quelque sévérité. ( PH) |