Résumé/Présentation |
A cause du titre, on s'attend à quelque chose du genre des films de Philippe Gugler (Les trains du bout du monde), mais le propos narratif accumule les anecdotes et les propos en s'éloignant progressivement du motif ferroviaire (et la perspective du dialogue humaniste n'est pas non plus son fort). On est assez proche du genre de la nouvelle, mais aussi du propos de comptoir, parfois du reportage (entretien avec Houphouët-Boigny, "le sage de l'Afrique", en bisbille avec ses collègues présidents "socialistes"). La préface de Lucien Bodard relève, pour le saluer, le scepticisme, voire le cynisme de l'auteur et sa "cruauté de bonne compagnie", l'"indulgence terrible d'un homme revenu de tout et qui est pourtant avide de tout". Le même préfacier conclut que "là où les Blancs ont disparu, dans d'autres contrées d'Afrique, c'est [encore] pire, c'est le coeur des ténèbres" (p.11). La démonstration politique, au service à la fois du relativisme culturel (153) et de la désillusion, se développe dans les échanges avec une jeune photographe, Marissa, qui incarne l'angélisme tiers-mondiste et culturaliste. L’ennemi idéologique, c’est le « cloporte » : le coopérant gauchiste (173). Cannibalisme, superstition, sorcellerie, etc. : rien ne manque au tableau, pas même la sympathie. Parfois on sort de la Côte d’Ivoire, et la RDC est évoquée : brève allusion p.186 au zoo de Léo, vidé de ses éléphants ; p.151, à « un des rois du Zaïre, Albert Kalongi [sic], [qui] mangea, en banquet solennel, son ennemi mortel, Jean-Pierre Finant, lieutenant de Lumumba » ; à Léopold III, rencontré à un gala du « club des explorateurs » (145) ». (PH) |