Re-narrations de l’histoire coloniale : autour des œuvres de Vincent Meessen et Thu Van Tran
Onomastique
Vincent Meessen, Thu Van Tran, Léopold IIGéographique
République démocratique du Congo, BelgiqueThématique
art, mémoire, EIC, red rubberDisciplinaire
études culturelles, histoire de l'artFiche validée
Titre | Re-narrations de l’histoire coloniale : autour des œuvres de Vincent Meessen et Thu Van Tran |
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Type de publication | Article de périodique |
Langue principale de la publication | français |
Date de publication | 2019 |
Auteur | Magali NACHTERGAEL |
Editeur scientifique | Véronique BRAGARD Sabrina PARENT Maurice AMURI Mpala-Lutebele |
Titre du périodique | Revue belge de philologie et d'histoire |
Volume ou tome | 97 |
N° de la livraison | 3 |
Pages de ... à (pp. x-x) | 729-750 |
Ville | Bruxelles |
Pays d'édition | Belgique |
URL | https://difusion.ulb.ac.be/vufind/Record/ULB-DIPOT:oai:dipot.ulb.ac.be:2013/309396/Holdings https://www.academia.edu/32171814/ |
Résumé/Présentation | "Que peuvent les artistes contemporains face à l'Histoire? Face au risque de tomber dans l'illustration événementielle ou dans l'idéologie, la position de l'artiste-chercheur qui endosse la responsabilité de faire appel à des configurations historiques repose sur un équilibre périlleux : formes, faits et récits reconstitués se mettent au service d'un protocole esthétique dont la finalité est l'œuvre plus que la véracité historique. Pourtant, cette dernière participe directement de l'aura de l'œuvre, elle en constitue une chair vivante qui donne souffle aux images, aux sculptures, aux installations. En d'autres termes, l'Histoire sert l'œuvre en lui apportant son suc vital, en inscrivant son existence dans une chaîne d'événements qui la dépassent et la transcendent. Mais réciproquement, qu'apportent ces œuvres à l'histoire, et en particulier à l'histoire des colonies? L'artiste a-t-il pour fonction d'apporter des éléments de connaissance nouveaux à la manière d'un archiviste? Dans le cas de Thu Van Tran et Vincent Meessen, les faits historiques sont là, indéniablement présents et avérés : l'exploitation du caoutchouc en Indochine, le rapport Casement sur le roi sanguinaire, le parcours de Louis Gustave Binger sur la boucle du Niger et l'apparition d'un mouvement situationniste au Congo, tous ces éléments forment une toile de fond qui a été documentée - de façon plus ou moins approfondie - par des historiens. Ce n'est donc pas tant la question de l'authenticité du discours historique qui est en jeu, même si elle est une condition dont il faut tenir compte : soit en la mettant au premier plan comme un élément d'information central, soit en la tenant à distance par le biais formel de la fiction, entendu comme révélateur d'une vérité possible, et du point de vue, considéré comme une mathesis singularis, pour reprendre une expression barthésienne connue dans les études féministes sous le terme de « standpoint theory ». Ainsi la combinaison d'une forme fictionnelle et d'un point de vue sur un pan de l'histoire apporte un éclairage filtrant qui fait ressurgir par la forme et non par le discours seul des éléments que les enquêtes historiques laissent de côté comme des éléments de décor. En nous appuyant sur deux séries d’œuvres de Thu Van Tran (Ho-Chi-Minh, 1979) et Vincent Meessen (Baltimore, 1971), nous verrons comment la colonie est perçue selon deux positions différentes et comment l'arrière-plan historique est réactivé par le protocole conceptuel et la mise en scène de faits et formes en apparence anecdotiques. [...]" |
Référence complète | Nachtergael, Magali. Re-narrations de l’histoire coloniale : autour des œuvres de Vincent Meessen et Thu Van Tran. In : Revue belge de philologie et d'histoire, T. 97, n°3 (Le Passé colonial belge dans la littérature, les arts, la culture de l’extrême contemporain), p.729-750. |