| Résumé/Présentation |
L'auteur, dans l'intention explicite, - et de plus en plus claire au fil des pages -, de valoriser l'entreprise coloniale en tant que projet national belge requérant de nouvelles énergies, auquel est promis le plus bel avenir, raconte de manière assez détaillée le "terme" de trois ans qu'il passa au Congo en tant que magistrat, y compris son long voyage depuis l'Angleterre jusqu'à son poste à Kabinda, en passant par l'Afrique du Sud où il rend compte des sympathies obtenues par la Belgique en cette période de guerre. Le voyage lui-même, en bateau, en train, à vélo et en caravane, avec la description de l'état des communications mais aussi de l'activité d'une ville encore toute récente comme Lubumbashi, de tel planteur ou de telle implantation missionnaire en développement, est un témoignage concret sur les réalités de l'époque. Il en va de même, une fois qu'il est arrivé à son poste, des tournées judiciaires et des jugements, avec diverses anecdotes intéressantes, dont des portraits de chefs coutumiers. Le narrateur fait venir femme et enfants, mais l'expérience tourne court, la famille doit rentrer et le "terme" s'achève par des intérims à Kinshasa et Matadi. La valorisation systématique du processus en cours et des conditions de vie demande certes au lecteur un peu d'imagination pour se représenter ce qui n'est pas dit et ce dont on ne parle pas. Il y a un intérêt sémiologique aussi à un document aussi orienté et, ajoutons-le, bien écrit, dans une langue légèrement surchargée d'adjectifs, mais à peine ; en particulier, on y trouve l'amorce d'un discours touristique sur le Congo (surtout dans le Bas-Fleuve) et, par ailleurs, un premier témoignage très cohérent à propos d'un "Congo moderne", ici bien national au service exclusif du Royaume. Les paysages (naturels et, déjà, urbains ou du moins construits) fournissent une riche matière à qui s'intéresse à leur sémiologie. En dehors des chefs coutumiers qui portent un nom propre, les Congolais n'existent que de manière anonyme, subalterne et collective, ce qui n'empêche pas des appréciations différenciées. A noter : l'ouvrage lui-même est précédé et suivi par divers encarts publicitaires (PH).
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