Résumé/Présentation |
Dédié "à Arthur Dupagne, mon bon 'ymagier'". Avant-dernier conte du recueil. Ici aussi, l'auteur installe un cadre énonciatif à l'histoire elle-même, et se plaît à africaniser et à oraliser le propos du narrateur en prenant la posture du conteur traditionnel dans une veillée. L'histoire elle-même relève cependant davantage de la nouvelle, inspirée par le souvenir personnel d'un juge envoyé pour enquêter dans une zone assez reculée de l'Equateur, non loin du Lac léopold II, où il y a eu une révolte sous la forme d'un refus de payer l'impôt, la meneuse étant une prophétesse locale dont le cas est rapidement évoqué. Le juge enquête en réalité sur la répression menée contre les dissidents, et notamment sur le cas d'une veille femme qui aurait péri dans les flammes de sa hutte incendiée. On lui donne pour l'escorter un sous-officier, Duval, qui est précisément soupçonné d'être le responsable. Le narrateur l'éloigne pour son enquête, qui se déroule normalement. Cela se termine par une tornade à la fin de laquelle Duval réapparaît, trempé... et sauve le narrateur menacé par deux vipères cornues qui étaient près de sa tête. Quant aux faits, il en sera acquitté, avec la même mansuétude ou à peu près que la prophétesse : ce juge est magnanime et compréhensif. Mais l'ensemble reconstitue de façon intéressante les conditions de travail, les tensions avec les villages, aussi entre pouvoir judiciaire et administratif. (PH) |